Diversité des reliefs et des espèces marines
Les Açores figurent depuis peu dans les brochures de plongée, et pourtant la destination vaut le détour pour la découverte de ses sites inexplorés et diversifiés qui s'adressent autant aux plongeurs débutants qu'aux plus confirmés. Les archipels volcaniques ont la particularité d'offrir des reliefs sous-marins d'une grande variété, et les Açores n’échappent pas à la règle. Au fil des siècles, les pierres en fusion se sont solidifiées au contact de l'eau en créant des grottes et des canyons de toutes profondeurs et de toutes tailles. Dans ce décor ludique peuplé d'une diversité surprenante de poissons, les plongeurs s'en donnent à coeur joie, flânant entre les tunnels, les arches, les grottes et les débris d’effondrements de falaises.
Avec plusieurs centaines d’espèces de poissons et de mollusques, et la présence marquée de cétacés, les Açores sont un véritable aquarium vivant pour les amateurs d’observation sous-marine. On y rencontre toute la faune européenne tels que les sars, mérous, vieilles, mostelles, araignées, murènes, poulpes, saupes, girelles, rascasses (...) qui cohabitent avec des espèces tropicales, telles que les barracudas, sérioles, wahoos, tassergals, daurades coryphènes et bien d'autres. Si le mélange des espèces de poissons surprend immanquablement les plongeurs, leur taille impose d'emblée le respect.
Des sites de plongée préservés
Parmi les quinze sites de plongée répertoriés sur la moitié Sud de l’île, les canyons, situés en face de l’hôtel, me laissent le souvenir le plus impérissable. Depuis la surface, le lieu est tout simplement magique. Pour y accéder, Paul, le skipper, nous fait passer entre les deux îlots volcaniques des Cabras (littéralement îlots des chèvres), qui émergent des flots comme deux monts mordorés au milieu d'une savane bleue mouvante. Surnommés El Grande (le grand rocher émergeant à 147 mètres ) et El Pequeno ( pour le plus petit de 84 mètres de haut), les deux îlots situés à 1km de la côte, sont au centre d'une zone marine protégée. Chaque été, plusieurs espèces d'oiseaux migrateurs y font escale pour leur nidification. Sous l'eau, le site est tout aussi unique et peuplé de nombreuses espèces de poissons. Rongée par des siècles d’intempéries, la base de la roche présente diverses failles et anfractuosités qui se prolongent majestueusement dans la mer. Le bateau s’immobilise à l’extrême Est du plus grand îlot et nous nous immergeons dans un large canyon parallèle orienté Sud/Nord.
La visibilité ne s’étend pas au-delà de 15 mètres, aussi je préfère me concentrer sur la recherche de rascasses, d'araignées, de murènes ou de poulpes cachés dans les anfractuosités de la roche. La récolte d’images s’avère effectivement productive. Le fond du canyon descend jusqu’à 22 mètres et remonte ensuite progressivement vers 10/12 mètres. Le long des parois ocres, les poissons perroquets et girelles paon font du nettoyage en broutant les algues sur leur passage. J'essaie de photographier les girelles femelles, plus petites et plus bariolées que les mâles. Toujours en mouvement, elles sont très difficiles à photographier. Je me rabats sur les balistes qui nous suivent à distance depuis le départ en jouant avec nos bulles. Peu avant la sortie, nous passons au travers d'une arche formée par la chute d’une pierre dans le canyon. L’endroit est très singulier et je regrette déjà de quitter ce paysage sans l'avoir immortalisé à sa juste valeur à cause d'une visibilité moyenne. Pourtant à la sortie, une surprise de taille nous attend. Au-dessus de nos têtes tournoient deux belles raies aigle, dont l’ombre se détache grâce à l’effet du contre-jour. Je les observe deux secondes avant de m'élancer pour les suivre à distance, mais mon binôme m’arrête juste à temps pour admirer l'envol d'une autre raie aigle juste à côté de nous ! Un peu plus loin, un quatrième sélacien bat des ailes... La magie des Cabras opère.
Après une heure de pause au milieu des oiseaux, nous nous immergeons sur le deuxième îlot, "El Pequeno", situé juste en face de notre hôtel. Ce site est réputé pour son immense grotte à 17 mètres de profondeur. Dès l'entrée, j'ai presque envie d'ôter mes palmes à défaut de chapeau pour marquer mon respect face à ce lieu quasi-mystique sculpté par les marées et les intempéries selon les bonnes grâces de Neptune. Je traîne volontairement derrière la palanquée pour prolonger ce délicieux moment de sérénité en apesanteur dans la pénombre, imaginant d'étranges rites de fantasques créatures subaquatiques... Depuis l'intérieur de la grotte, la vue sur les tombants de l'îlot qui plongent drastiquement vers les abysses est magnifique. Je sors de ma torpeur avant d'apercevoir les dernières bulles de la palanquée, qui doit être à la recherche de raies, réputées très fréquentes dans les parages. Dans le bleu, nous croiserons quelques sars de belle taille et au loin apercevrons des barracudas, mais les belles ne nous feront pas l'honneur d'une visite cette fois.
Des sites diversifiés
Quelles que soient les conditions météo, la diversité des sites permet de plonger tous les jours autour de Terceira. Un atout important car la mer peut être parfois très houleuse dans cet archipel flottant au milieu de l'océan Atlantique. Si certains sites au bord des côtes sont accessibles aux plongeurs niveau 1, la plupart des sites d'intérêt sont destinés aux plongeurs niveau 2 minimum avec plusieurs plongées à leur actif, les conditions de mise à l'eau et de récupération pouvant être parfois sportives.
Le sec de Serreta
Quand la houle de l'Ouest est calme, la découverte du sec de Serreta, du nom du village le plus à l'Ouest de l'île, s'impose. Il faut certes compter une heure de navigation pour s'y rendre, cependant si les conditions météo sont favorables, ça vaut vraiment la peine. Le bateau tient bien la mer et le trajet passe vite, d'autant qu'un groupe de tursiops nous accompagne pendant un bon quart d'heure... Nous arrivons sur les lieux où quelques barques de pêcheurs à la ligne sont déjà bien installées, confirmant la réputation du site pour le passage de "gros". Le paysage côtier est aussi désert que sauvage : un bonheur pour les amoureux du grand large que nous sommes. Dès l'arrêt des moteurs, un silence sain règne à bord. Chacun d'entre nous s'imprègne du bruit de l'océan troublé du cri perçant des mouettes, et admire la haute falaise escarpée au pied de laquelle se brisent les vagues. Paul et Manuel partagent avec fierté ce moment privilégié qui nous permet de goûter au parfum de leur île natale." La visibilité est excellente ! " s'écrit le moniteur Olivier qui s'est mis à l'eau après avoir trouvé le site de plongée grâce aux points GPS précieusement révélés par un pêcheur local. C'est effectivement ce que nous découvrons quelques minutes plus tard en plongeant dans le bleu pur et profond de l'océan. Dès les premières minutes de l'immersion, un banc de carangues vient à notre rencontre comme pour nous souhaiter la bienvenue. Elles seront nos guides et ne nous quitteront pas d'une palme pendant toute l'exploration ! Le sec, situé à 2 milles nautiques de la côte, est composé de trois gros rochers autour desquels nous évoluons tout en restant attentifs à l'apparition d'éventuels prédateurs, apparemment nombreux sur ce site où se mélangent les vents et les courants. Nous descendons jusqu'au fond sablonneux, vers 34 mètres, pour observer un mérou de belle taille à la robe brunâtre marquée de tâches blanches, qui se réfugie immédiatement dans une cavité.
Imperturbables, les poissons perroquets et les girelles paons continuent de brouter les algues sur la paroi rocheuse, sous l'oeil goguenard d'une murène dont seule la tête sort de son refuge, telle une commère à sa fenêtre. Attirées par ce remue-ménage, quelques balistes rejoignent notre palanquée digne d'un cortège présidentiel. Je me laisse glisser avec volupté dans cette ambiance joyeuse et harmonieuse, quand tout à coup, j'aperçois un bout de filet dériver avec un congre entortillé dans ses mailles. Je me rappelle mon entretien avec Joao Pedro Barreiros, Docteur en biologie et écologie marine. D'après lui, si les Açores sont réputées pour la pêche, l'archipel n'est pas encore concerné par le problème de surpêche, l'affluence des poissons sur les sites de plongée nous le confirmeront durant notre séjour... Mais selon lui, il faut rester prudent avec ces observations. Les îles volcaniques ne disposent pas de plate-forme continentale, d'où la fausse impression d'abondance car la biomasse est concentrée au bord des îles et dans la zone des 100 mètres. Retour sur le site de Serreta où nous nous trouvons au beau milieu d'un boulevard sous-marin traversé par un magnifique banc d'une cinquantaine de barracudas. Dernière vision avant de remonter et d'entamer notre palier en compagnie des fidèles carangues qui nous escorterons jusqu'à la surface.
Après un pique-nique au pied des falaises du cap de Serreta d'où pendent les pieds et les lignes des pêcheurs, nous faisons route vers le site des "cinco Ribeira" (les cinq rivières), une station balnéaire très prisée des habitants de Terceira, qui se trouve à mi-chemin de la marina. Avec son fond sablonneux de 18 mètres maximum et ses petites grottes, ce site très facile d'accès s'adresse surtout aux plongeurs débutants, mais interpelle les plus expérimentés pour ses découvertes surprenantes, comme cette nuée de petites crevettes transparentes aux yeux brillants cachées au fin fond d'une caverne protégée par des mostelles, ou ces drôles de carrelets couverts de tâches jaune et orange qui se camouflent dans le sable en changeant de couleur pour se fondre dans le paysage.
Les barbiers et les raies pastenagues trouvent également leur bonheur dans le sable blond. J'observe une raie pastenague filtrer le sable avec sa bouche à la recherche de petits coquillages et d'animaux benthiques et me rappelle qu'elle se ventile à l'aide d'un orifice situé derrière l'œil qui lui permet de s'oxygéner. On ne se lasse pas d'admirer les ondulations de ses nageoires pectorales qui donnent un côté très gracieux à ses déplacements. À priori déserts de vie, les fonds sablonneux regorgent d'animaux à qui sait y prêter un peu d'attention. Mais les grottes des cinq rivières méritent aussi que l'on s'y attarde pour leurs parois ornées de nombreuses rascasses et de nudibranches et pour les poulpes qui en apprécient les multiples cachettes.
À l'extrémité Est de Terceira, l'îlot de Mina émerge des flots à 30 minutes de bateau de la marina. Les plongeurs évoluent autour d’un grand plateau posé à 22 mètres de profondeur sur un fond sablonneux. Selon leur orientation au courant et à la pénombre, les arêtes des roches sont tapissées d’asparatus. Le long des tombants, il est fréquent de croiser des petits bancs de sars, de castagnoles, de chinchards et de girelles. En prenant le temps de chercher dans les failles, on peut dénicher des porcelaines et des nudibranches, dont nous aurons plusieurs fois l’occasion d’observer les pontes, sous la forme de fleurs aux délicats pétales blancs. Posés sur leur promontoire, les rascasses attendent leurs proies comptant sur leur tenue de camouflage pour les attaquer par surprise. Sur le fond tapissé d’algues, quelques saupes picorent ici et là. Je rejoins mon binôme qui me fait des signes pour me montrer l’entrée d’une anfractuosité surveillée par quelques anthias arborant une robe d’un violet vif. Dans la pénombre, je devine les barbilles d’une timide mostelle qui s’échappe rapidement par un passage secret. Omniprésentes et curieuses, les balistes nous suivent en se tenant à distance.
Découverts récemment et encore peu fréquentés, les fonds marins de Terceira offrent un potentiel remarquable de sites et de rencontres avec une faune très diversifiée. Par ailleurs, il faut savoir qu'un nombre inconnu de galions dorment dans les fonds limpides autour des Açores. Attaqués par des pirates et des corsaires ou coulés par des tempêtes, nombres de frégates et de caravelles ont fait naufrage autour de Terceira, dont la capitale Angra do Heroïsmo a connu son heure de gloire au XVIIIème siècle. Un véritable musée englouti attend donc d’être découvert et valorisé, un argument de taille pour attirer les plongeurs amateurs d'histoires et d'épaves.
Avec plusieurs centaines d’espèces de poissons et de mollusques, et la présence marquée de cétacés, les Açores sont un véritable aquarium vivant pour les amateurs d’observation sous-marine. On y rencontre toute la faune européenne tels que les sars, mérous, vieilles, mostelles, araignées, murènes, poulpes, saupes, girelles, rascasses (...) qui cohabitent avec des espèces tropicales, telles que les barracudas, sérioles, wahoos, tassergals, daurades coryphènes et bien d'autres. Si le mélange des espèces de poissons surprend immanquablement les plongeurs, leur taille impose d'emblée le respect.
Des sites de plongée préservés
Parmi les quinze sites de plongée répertoriés sur la moitié Sud de l’île, les canyons, situés en face de l’hôtel, me laissent le souvenir le plus impérissable. Depuis la surface, le lieu est tout simplement magique. Pour y accéder, Paul, le skipper, nous fait passer entre les deux îlots volcaniques des Cabras (littéralement îlots des chèvres), qui émergent des flots comme deux monts mordorés au milieu d'une savane bleue mouvante. Surnommés El Grande (le grand rocher émergeant à 147 mètres ) et El Pequeno ( pour le plus petit de 84 mètres de haut), les deux îlots situés à 1km de la côte, sont au centre d'une zone marine protégée. Chaque été, plusieurs espèces d'oiseaux migrateurs y font escale pour leur nidification. Sous l'eau, le site est tout aussi unique et peuplé de nombreuses espèces de poissons. Rongée par des siècles d’intempéries, la base de la roche présente diverses failles et anfractuosités qui se prolongent majestueusement dans la mer. Le bateau s’immobilise à l’extrême Est du plus grand îlot et nous nous immergeons dans un large canyon parallèle orienté Sud/Nord.
La visibilité ne s’étend pas au-delà de 15 mètres, aussi je préfère me concentrer sur la recherche de rascasses, d'araignées, de murènes ou de poulpes cachés dans les anfractuosités de la roche. La récolte d’images s’avère effectivement productive. Le fond du canyon descend jusqu’à 22 mètres et remonte ensuite progressivement vers 10/12 mètres. Le long des parois ocres, les poissons perroquets et girelles paon font du nettoyage en broutant les algues sur leur passage. J'essaie de photographier les girelles femelles, plus petites et plus bariolées que les mâles. Toujours en mouvement, elles sont très difficiles à photographier. Je me rabats sur les balistes qui nous suivent à distance depuis le départ en jouant avec nos bulles. Peu avant la sortie, nous passons au travers d'une arche formée par la chute d’une pierre dans le canyon. L’endroit est très singulier et je regrette déjà de quitter ce paysage sans l'avoir immortalisé à sa juste valeur à cause d'une visibilité moyenne. Pourtant à la sortie, une surprise de taille nous attend. Au-dessus de nos têtes tournoient deux belles raies aigle, dont l’ombre se détache grâce à l’effet du contre-jour. Je les observe deux secondes avant de m'élancer pour les suivre à distance, mais mon binôme m’arrête juste à temps pour admirer l'envol d'une autre raie aigle juste à côté de nous ! Un peu plus loin, un quatrième sélacien bat des ailes... La magie des Cabras opère.
Après une heure de pause au milieu des oiseaux, nous nous immergeons sur le deuxième îlot, "El Pequeno", situé juste en face de notre hôtel. Ce site est réputé pour son immense grotte à 17 mètres de profondeur. Dès l'entrée, j'ai presque envie d'ôter mes palmes à défaut de chapeau pour marquer mon respect face à ce lieu quasi-mystique sculpté par les marées et les intempéries selon les bonnes grâces de Neptune. Je traîne volontairement derrière la palanquée pour prolonger ce délicieux moment de sérénité en apesanteur dans la pénombre, imaginant d'étranges rites de fantasques créatures subaquatiques... Depuis l'intérieur de la grotte, la vue sur les tombants de l'îlot qui plongent drastiquement vers les abysses est magnifique. Je sors de ma torpeur avant d'apercevoir les dernières bulles de la palanquée, qui doit être à la recherche de raies, réputées très fréquentes dans les parages. Dans le bleu, nous croiserons quelques sars de belle taille et au loin apercevrons des barracudas, mais les belles ne nous feront pas l'honneur d'une visite cette fois.
Des sites diversifiés
Quelles que soient les conditions météo, la diversité des sites permet de plonger tous les jours autour de Terceira. Un atout important car la mer peut être parfois très houleuse dans cet archipel flottant au milieu de l'océan Atlantique. Si certains sites au bord des côtes sont accessibles aux plongeurs niveau 1, la plupart des sites d'intérêt sont destinés aux plongeurs niveau 2 minimum avec plusieurs plongées à leur actif, les conditions de mise à l'eau et de récupération pouvant être parfois sportives.
Le sec de Serreta
Quand la houle de l'Ouest est calme, la découverte du sec de Serreta, du nom du village le plus à l'Ouest de l'île, s'impose. Il faut certes compter une heure de navigation pour s'y rendre, cependant si les conditions météo sont favorables, ça vaut vraiment la peine. Le bateau tient bien la mer et le trajet passe vite, d'autant qu'un groupe de tursiops nous accompagne pendant un bon quart d'heure... Nous arrivons sur les lieux où quelques barques de pêcheurs à la ligne sont déjà bien installées, confirmant la réputation du site pour le passage de "gros". Le paysage côtier est aussi désert que sauvage : un bonheur pour les amoureux du grand large que nous sommes. Dès l'arrêt des moteurs, un silence sain règne à bord. Chacun d'entre nous s'imprègne du bruit de l'océan troublé du cri perçant des mouettes, et admire la haute falaise escarpée au pied de laquelle se brisent les vagues. Paul et Manuel partagent avec fierté ce moment privilégié qui nous permet de goûter au parfum de leur île natale." La visibilité est excellente ! " s'écrit le moniteur Olivier qui s'est mis à l'eau après avoir trouvé le site de plongée grâce aux points GPS précieusement révélés par un pêcheur local. C'est effectivement ce que nous découvrons quelques minutes plus tard en plongeant dans le bleu pur et profond de l'océan. Dès les premières minutes de l'immersion, un banc de carangues vient à notre rencontre comme pour nous souhaiter la bienvenue. Elles seront nos guides et ne nous quitteront pas d'une palme pendant toute l'exploration ! Le sec, situé à 2 milles nautiques de la côte, est composé de trois gros rochers autour desquels nous évoluons tout en restant attentifs à l'apparition d'éventuels prédateurs, apparemment nombreux sur ce site où se mélangent les vents et les courants. Nous descendons jusqu'au fond sablonneux, vers 34 mètres, pour observer un mérou de belle taille à la robe brunâtre marquée de tâches blanches, qui se réfugie immédiatement dans une cavité.
Imperturbables, les poissons perroquets et les girelles paons continuent de brouter les algues sur la paroi rocheuse, sous l'oeil goguenard d'une murène dont seule la tête sort de son refuge, telle une commère à sa fenêtre. Attirées par ce remue-ménage, quelques balistes rejoignent notre palanquée digne d'un cortège présidentiel. Je me laisse glisser avec volupté dans cette ambiance joyeuse et harmonieuse, quand tout à coup, j'aperçois un bout de filet dériver avec un congre entortillé dans ses mailles. Je me rappelle mon entretien avec Joao Pedro Barreiros, Docteur en biologie et écologie marine. D'après lui, si les Açores sont réputées pour la pêche, l'archipel n'est pas encore concerné par le problème de surpêche, l'affluence des poissons sur les sites de plongée nous le confirmeront durant notre séjour... Mais selon lui, il faut rester prudent avec ces observations. Les îles volcaniques ne disposent pas de plate-forme continentale, d'où la fausse impression d'abondance car la biomasse est concentrée au bord des îles et dans la zone des 100 mètres. Retour sur le site de Serreta où nous nous trouvons au beau milieu d'un boulevard sous-marin traversé par un magnifique banc d'une cinquantaine de barracudas. Dernière vision avant de remonter et d'entamer notre palier en compagnie des fidèles carangues qui nous escorterons jusqu'à la surface.
Après un pique-nique au pied des falaises du cap de Serreta d'où pendent les pieds et les lignes des pêcheurs, nous faisons route vers le site des "cinco Ribeira" (les cinq rivières), une station balnéaire très prisée des habitants de Terceira, qui se trouve à mi-chemin de la marina. Avec son fond sablonneux de 18 mètres maximum et ses petites grottes, ce site très facile d'accès s'adresse surtout aux plongeurs débutants, mais interpelle les plus expérimentés pour ses découvertes surprenantes, comme cette nuée de petites crevettes transparentes aux yeux brillants cachées au fin fond d'une caverne protégée par des mostelles, ou ces drôles de carrelets couverts de tâches jaune et orange qui se camouflent dans le sable en changeant de couleur pour se fondre dans le paysage.
Les barbiers et les raies pastenagues trouvent également leur bonheur dans le sable blond. J'observe une raie pastenague filtrer le sable avec sa bouche à la recherche de petits coquillages et d'animaux benthiques et me rappelle qu'elle se ventile à l'aide d'un orifice situé derrière l'œil qui lui permet de s'oxygéner. On ne se lasse pas d'admirer les ondulations de ses nageoires pectorales qui donnent un côté très gracieux à ses déplacements. À priori déserts de vie, les fonds sablonneux regorgent d'animaux à qui sait y prêter un peu d'attention. Mais les grottes des cinq rivières méritent aussi que l'on s'y attarde pour leurs parois ornées de nombreuses rascasses et de nudibranches et pour les poulpes qui en apprécient les multiples cachettes.
À l'extrémité Est de Terceira, l'îlot de Mina émerge des flots à 30 minutes de bateau de la marina. Les plongeurs évoluent autour d’un grand plateau posé à 22 mètres de profondeur sur un fond sablonneux. Selon leur orientation au courant et à la pénombre, les arêtes des roches sont tapissées d’asparatus. Le long des tombants, il est fréquent de croiser des petits bancs de sars, de castagnoles, de chinchards et de girelles. En prenant le temps de chercher dans les failles, on peut dénicher des porcelaines et des nudibranches, dont nous aurons plusieurs fois l’occasion d’observer les pontes, sous la forme de fleurs aux délicats pétales blancs. Posés sur leur promontoire, les rascasses attendent leurs proies comptant sur leur tenue de camouflage pour les attaquer par surprise. Sur le fond tapissé d’algues, quelques saupes picorent ici et là. Je rejoins mon binôme qui me fait des signes pour me montrer l’entrée d’une anfractuosité surveillée par quelques anthias arborant une robe d’un violet vif. Dans la pénombre, je devine les barbilles d’une timide mostelle qui s’échappe rapidement par un passage secret. Omniprésentes et curieuses, les balistes nous suivent en se tenant à distance.
Découverts récemment et encore peu fréquentés, les fonds marins de Terceira offrent un potentiel remarquable de sites et de rencontres avec une faune très diversifiée. Par ailleurs, il faut savoir qu'un nombre inconnu de galions dorment dans les fonds limpides autour des Açores. Attaqués par des pirates et des corsaires ou coulés par des tempêtes, nombres de frégates et de caravelles ont fait naufrage autour de Terceira, dont la capitale Angra do Heroïsmo a connu son heure de gloire au XVIIIème siècle. Un véritable musée englouti attend donc d’être découvert et valorisé, un argument de taille pour attirer les plongeurs amateurs d'histoires et d'épaves.
(In Plongee On Line)
Etiquetas: Biodiversidade, Gestão das pescas, João Pedro Barreiros, Mar, mergulho
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