terça-feira, dezembro 30, 2008

Observation des cétacés

Les Açores font partie des zones les plus réputées au monde pour l’observation des cétacés. Situé au milieu de l'océan Atlantique, à l’intersection de plusieurs courants marins et de masses d’eau, l'archipel est le point de rencontre de diverses espèces de cétacés qui se sont sédentarisés dans ses eaux limpides et protégées, ou qui migrent entre l'Équateur et l'Arctique. Parmi les 24 espèces de baleines et de dauphins recensées aux Açores (sur un total mondial de 82 espèces), une quinzaine d'entre elles sont présentes tout au long de l’année. Le cachalot, le dauphin commun, le grand dauphin, le dauphin de Risso et le dauphin tacheté font partie des espèces les plus fréquemment rencontrées lors des sorties en mer. Afin d’éviter les risques de surdéveloppement du whale-watching, une réglementation régionale a été mise en place en 1999 par le gouvernement açorien en collaboration avec l’université des Açores et l'organisation "Espaço talassa",basée sur l'île de Pico et pionnière en matière d'observation des cétacés. Inspiré par son approche, l'hôtel Terra Do Mar propose des sorties whale- watching de juin à octobre.
Les Açores, royaume des cachalots ?
Quant on évoque les Açores, l'image des cachalots y est automatiquement associée. Prisés dès le 18ème siècle pour leur énorme tête qui fournissait des centaines de litres de spermacéti, une huile très pure utilisée pour de multiples usages, les cachalots ont été chassés dans l'archipel jusqu’en 1985. L’interdiction de la pêche commerciale est intervenue en 1988 suite à l'alerte lancée par les scientifiques sur les risques d’extinction de cet incroyable cétacé.D'après Joao Pedro Barreiros, docteur en biologie marine et écologie animale à l’université des Açores, entre 5000 et 15 000 cachalots (Physeter macrocephalus) transitent aux Açores chaque année. Sans parler d'une population açorienne, on peut évoquer une population migratoire avec des mâles présents tout au long de l'année pour chasser les calamars dont ils sont friands, et des femelles qui s'y rendent dès le mois de mars pour la reproduction et la mise bas, avant de redescendre vers le Cap Vert à la fin du mois d'octobre. Une fréquence qui assure des rencontres régulières dans l'archipel, d'où le développement du whale-watching sur plusieurs îles comme Pico et Terceira.Pouvant peser plus de 50 tonnes, le cachalot peut mesurer jusqu’à 20 m de long. Sa tête colossale représente le tiers de son corps et pèse à elle toute seule jusqu’à 16 tonnes. Les plongeurs ont de quoi envier les performances de ce cétacé qui détient le record d'apnée avec une moyenne estimée à 60 minutes. Il chasse surtout entre 300 m et 1000 m de profondeur où il traque les calamars et pieuvres géantes. Quand il plonge, le cachalot abaisse la température du spermaceti contenu dans sa tête en faisant pénétrer de l’eau par son conduit nasal. L’huile devient solide et favorise la descente. Pour remonter, il lui suffit de chasser l’eau par son évent, qui se situe sur le dessus de sa tête et qui se ferme pendant la plongée. Une technique parfaite qui a inspirée nombre de physiciens et fabricants de matériel de plongée... D'après les statistiques des organismes d'observation de cétacés, il n'est pas rare dans l'archipel de rencontrer des troupeaux d'une dizaine d'individus composés de femelles et de jeunes.Bien que la chasse soit interdite depuis une vingtaine d'année, le cachalot est inscrit sur la Liste rouge de l'IUCN comme espèce vulnérable.


24 espèces de cétacés
Malgré plusieurs sorties en mer pendant notre séjour et malgré le fait que septembre soit une période assez favorable pour l'observation, nous ne croiserons pas le chemin des cachalots. Le fait que les animaux ne soient pas forcément au rendez-vous fait partie du concept de l'observation en milieu sauvage et il faut naturellement l'accepter sans aucune amertume. D'autant que l'archipel nous offrira de multiples occasions de rencontrer d'autres espèces de cétacés, que ce soit sur le trajet vers les sites de plongée ou lors d'une sortie whale-watching proposée par l'hôtel Terra Do Mar. Le skipper "Nuno", originaire de Terceira, encadre l'activité et fait partager aux passagers sa bonne humeur et sa passion pour les mammifères marins. Bien que plus timide, Ana Carvalho, la biologiste marine qui l'accompagne, n'en est pas moins intéressante et renseigne très bien les passagers sur les moeurs des animaux rencontrés. Son français un peu hésitant s'améliore de jour en jour et nul doute qu'Ana saura s'exprimer parfaitement sur la question dans peu de temps. Ana et Nuno proposent des sorties de 3h30 environ et des excursions à la journée avec repas inclus. Afin de conjuguer l'observation des baleines et la découverte d'une autre île, nous décidons de participer à l'excursion de Sao Jorge, située à 24 milles nautiques, soit 44 km de Terceira. Nous embarquons à bord du bateau semi-rigide d'une capacité de 12 personnes maximum basé à la marina d'Angra do Heroismo.
À peine avons-nous dépassé le monte Brasil, que nous voilà escortés par un banc de dauphins communs. Ana nous informe que ce dauphin se déplace en groupes de plusieurs dizaines d’individus à une vitesse de 4 à 5 nœuds (vitesse de pointe pouvant s’élever à 30 nœuds). Ce cétacé mesure entre 2 m et 2,60 m et pèse entre 75 kg et 130 kg. Il respire toutes les 30 secondes et peut rester jusqu’à 8 minutes sous l’eau. C'est Nuno le premier qui remarque l'arrivée de dauphins tachetés dans le banc. Plus petits et plus trapus, ils sont reconnaissables -comme leur nom l'indique- à leur robe tachetée et à leur tempérament joueur. Ils nous suivrons d'ailleurs à l’étrave pendant un bon quart d'heure. L’adulte peut atteindre 2,30 m et peser 140 kg. Ce dauphin vit en groupes de 10 à 50 individus et fréquente les eaux açoriennes à partir du mois de juin.
Malgré les demandes des passagers de s'arrêter pour une mise à l'eau, Nuno décide de poursuivre notre chemin, car il reste encore une bonne distance à parcourir et ces espèces ne sont pas les plus adaptées pour nager auprès d'elles. Quarante minutes plus tard, nous rencontrons un banc de tursiops au beau milieu de l'archipel entre les îles de Terceira et de Sao Jorge ! Cette fois, Nuno réduit la vitesse et nous autorise à nous mettre à l'eau à la seule condition de respecter la charte éthique d'approche des animaux (selon l'arrêté régional de 1999) qu'il nous rappelle avec insistance. Bien que chaque cas soit différent, certaines règles de base doivent être respectées de manière générale.
Nous pénétrons délicatement dans l'eau, équipés de nos palmes, masques, tubas et caissons. La vision des dauphins évoluant dans le bleu limpide et les cliquetis et sons qu'ils émettent continuellement, nous plongent directement dans un monde féerique. Si l'expérience est courte, elle n'en est pas moins intense, les tursiops adoptant un comportement très sociable tant au sein de leur groupe qu'avec les visiteurs palmés que nous sommes... À notre retour à bord, Ana nous renseigne sur la taille maximale de cette espèce, qui peut atteindre 3,70 m pour un poids de 650 kg. Tous les deux à trois ans, les femelles donnent naissance à un petit. Le tursiops, encore appelé grand dauphin, prend sa respiration 2 à 3 fois par minute, mais peut rester en apnée plus de 10 minutes en période de chasse. Un groupe de 50 à 80 individus est observé toute l’année aux Açores. À notre arrivée à Sao Jorge une heure plus tard, nous assistons à nouveau à un spectacle d'accueil orchestré par des tursiops et des dauphins communs qui exécutent plusieurs sauts, avec en arrière-plan, les montagnes abruptes et les longues cascades se jettent dans la mer... Un spectacle inoubliable. Sur le chemin du retour, comblés par ces belles rencontres avec les dauphins, nous scrutons l'horizon dans l'espoir d'apercevoir le souffle d'un cachalot. Si cette opportunité ne nous ait pas offerte, nous avons néanmoins la chance de croiser, au large des îles, une baleine de Cuvier également connue sous le nom de baleine à bec (Ziphius cavirostris). Cette espèce présente un corps fusiforme, avec une petite tête, et mesure environ 6 m pour un poids variant entre 2 600 kg et 5 000 kg. Nous l'avons remarquée grâce à la belle gerbe d'eau projetée par son évent, nous indiquant qu'elle n'allait pas tarder à sonder. Ana nous apprendra plus tard que cette petite baleine a la particularité de ne posséder que deux dents à l'extrémité de la mâchoire inférieure. Dès notre arrivée à Terceira, un banc de dauphins tachetés et de dauphins communs nous escortera presque jusqu'à la marina ! Cette journée nous a réellement permis de mesurer les possibilités de rencontres avec les mammifères marins et nous sommes désormais convaincus que les Açores constituent une formidable zone d'observation, tant au niveau de la fréquence des rencontres que de la diversité des espèces et de l'importance des bancs.

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